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monhajj2007
2 janvier 2008

Des rencontres au hajj

Désolée pour le récit au compte-goutte, mais il me faut du temps, et de l'inspiration pour coucher les mots.

Je n'ai toujours vu personne ; je racontais hier ma fabuleuse journée de vendredi, le premier vendredi à Mecca; le seul d'ailleurs vu que le vendredi suivant, je l'ai passé à Mina (si mes souvenirs sont bons). Il serait aussi bon d'ajouter que malgré le fait que j'ai tenu un petit journal, j'arrive quand même à m'embrouiller les pinceaux concernant la chronologie de ce qu'on a fait et ce qu'on a vu. Ce que je me souviens tout de même, c'est qu'en soirée, on s'est rendu dans un "restaurant" pakistanais ; des grands tapis étaient par terre et on s'y installe pour manger. Pour vous donner une idée, un grand tapis peut faire 3 tables. Je m'y installe, éreintée de fatigue et j'attends que monsieur passe commande (comptez 30 minutes d'attente environ). 2 monsieurs s'installent à proximité, posent leurs affaires et vont passer commande. Petit détail qui tue, ils déposent un gros sac plastique rempli de fruits, wawwhh, ya des bananes, j'en veux!!

La commande arrive, on mange riz et poulet pour ne pas se dépayser, et je vois le monsieur lorgner sur mon sac à moi, un sac à dos bien pratique offert par notre agence de voyage avec leur logo et l'adresse. Il veut savoir d'où on vient : de France. Là commence une petite discussion bien sympa en anglais. Eux, sont pakistanais. Ni une, ni deux, ils nous invitent au Pakistan, nous demande papier et crayon pour écrire l'adresse. Je reste touchée par cet élan de fraternité. Ensuite, il nous propose des fruits, j'accepte volontiers une banane. Ses mots me vont droit au coeur, limpides de sincérité, surtout lorsqu'il explique à mon mari qui refuse son fruit que je suis sa soeur et qu'il (mon mari) est son frère.

J'ai oublié de dire que dans sa commande, mon mari a oublié les boissons et quand je lui demande de se lever pour aller chercher de l'eau, il a la flemme surtout que leur système de restauration est qu'il faille aller prendre un ticket et ensuite se faire servir, vue le monde. Et v'la ti pas que monsieur le pakistanais, qui avait 3 bouteille d'eau, m'en propose une, contre toute attente. C'est bon, je commence à chialer comme une gourde, j'arrive pas à contrôler ces larmes qui coulent et qui me font honte. Je suis absolument touchée par sa bonté, comment lui rendre? D'abord, je lui demande si je peux le prendre en photo ; il accepte volontiers, chausse ses lunettes et souris. Clac, dans la boite. Et je tiens absolument à lui donner quelque chose (en retour), j'avais acheté juste avant une sebha (chapelet) que je trouvais canon, et je lui offre. Avant de partir, il nous dit qu'il va nous envoyé le visa et que "you must come"...à Karachi.

Cette rencontre cloturera pour moi cette superbe journée.

Mais je dois dire que j'en ai fait bien d'autres des belles rencontres, en commençant par les filles de mon groupe. Je ne connaissais personne avant de partir, j'appréhendais beaucoup les personnes qui cohabiterai avec moi à l'hôtel, j'avais prévu le stock de boules quiès...et bien hamdouLlah, Allah m'a donné une bonne compagnie, et c'est très important pendant le hajj. Les organisateurs avaient eu la très très bonne idée de nous mettre par même tranche d'âge dans les chambres, ce qui fait qu'on s'est tout de suite très bien entendues ; à aucun moment il n'y a eu l'ombre d'un problème, les maitres mots étaient partage, solidarité et respect mutuel. Si , par mektoub, des soeurs m'ayant cotoyés à Mecca lisent ce blog, elles pourront l'affirmer par elle-même (dans les commentaires!!)

Mais j'ai une amitié particulière pour les 2 soeurs qui se sont trouvées avec moi dans l'attente interminable d'un bus nous ramenant à Mecca (alors que tout le monde était déja partis), Y. la toulousaine et N. la parisienne. Nous avons passés ensemble des moments forts en émotions assortis d'une solidarité sans faille entre nous. Merci Allah.

Toujours dans le registre des rencontres, il y a des personnes qu'on ne cotoient que quelques minutes, voires quelques heures mais qui resteront longtemps gravées en notre mémoire ; je pense alors à 2 indiennes et une bangladeshoise (ça se dit) qui priaient à côté de moi dans le mesgid elharam, une soudanaise, une algérienne pendant le tawaf et enfin, le prince du Bahrain qui nous a pris, mon mari et moi, comme invités à Médine et nous a invités à venir manger à tous les repas ; j'ai pu ainsi cotoyer des femmes du Bahrein et discuter un peu avec elles ; bizarement, j'étais incroyablement à l'aise avec elle.

C'est ce qui est beau en Islam, c'est que malgré les frontières, malgré les coutumes, malgré la langue, malgré notre âge ou notre rang social, on se retrouve tous et toutes à un moment donné, à un même endroit pour effectuer les mêmes gestes dans le seul but de nous rapprocher d'Allah et d'obtenir Son agrément.

Maintenant, à l'heure qu'il est, chacun à peut être repris le chemin de sa maison, avec ses petites habitudes, mais jamais les moments partagés ensemble ne s'effaceront.

Je terminerai en disant que les au-revoir d'avec les personnes rencontrées, comme par exemple, les indiennes, étaient hyper émouvant. C'est genre, elles te serrent contre elles, étreinte très fort digne d'une maman à sa fille. Y'a pas d'hypocrisie, tout est véracité.

Je termine vraiment, là, en racontant un au-revoir à l'aéroport avec une maman avec qui on s'entendait bien. Elle me serre dans ses bras et me dit "inchaAllah, on se rencontrera au jennah" Amine ya Rabb!!

Elle m'a encore réussi à me faire couler les larmes ;

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