monhajj2007

Après la visite de la mosquée de Qubba, on est rentré juste à temps pour pouvoir prier salat 3icha à la mosquée. On est rentré à l'hôtel juste avant pour déposer nos affaires (on avait été acheté des dattes dans une palmeraie qui produit les dattes 3ajwa).

C'est une nuit de pleine lune. La mosquée, très grande et très belle s'affiche comme une carte postale, devant ce ciel noir teinté d'étoile et cette lune bien ronde. Après la prière, je voulais aller rechercher mon appareil photo à l'hôtel et capturer ce magnifique tableau.

Donc, je rentre avec zawji et on se donne environ 20 minutes pour se reposer, et prendre l'appareil photo  avant de repartir. Ma chambre est déserte, les filles profitent des dernières heures qu'il reste dans cette magnifique ville. Heureusement, elles m'ont laissé la clé à l'accueil, ce qui n'était pas le cas d' une fille du même étage que moi. On discute dans le couloir et, comme je partais, elle me demande si je vais à la mosquée. Oui, que je réponds! (mais sans lui dire que c'était pour prendre des photos!!!hihi)

Elle m'annonce qu'il y a ouverture de la "rawda" ce soir, jusque 23h. Ah bon! j'étais pas au courant. Il est presque 22h, je vais voir si je peux y accéder. On arrive devant la mosquée et je vais faire mes ablutions.

La rawda : qu'est-ce que c'est? Rawda charifa signifie en arabe "le jardin honoré" : c'est l’espace compris entre le minbar du prophète saws et sa tombe. Le Prophète paix sur lui a dit :
« L'espace compris entre ma tombe et mon minbar est l’un des jardins du paradis » (Boukhari et Mouslim)

J'ai vu aussi que Rawda veut dire aussi "un endroit plein de fleurs et d’eau."

En fait, toute la mosquée est tapissée de tapis rouge et Rawda est tapissé de tapis vert. Heureusement que j'avais mon livre avec moi qui m'expliquait un peu tout.

Donc je me dirige vers la foule, j'attends avec elle. J'attends peut être 1/4 d'heure et là, y'a du mouvement et tout le monde court. Je cours aussi, je suis le mouvement jusqu'à ce que ça y est, il y a les tapis verts.

On y fait des rakaats, des dou3as; c'est assez réglementé, une fois qu'on a prié, on doit partir pour laisser la place à d'autres. Des responsables régulent la foule, demandent à ceux qui ont prié de sortir. Mais dites-moi comment peut on résister à quitter ce lieu après seulement 2 génuflexions? On s'y sent tellement bien. On se sent proche de notre prophète Mohammed saws. On est dans un lieu tellement sain, comment se résoudre à ne rester seulement que quelques minutes? Avec la meilleure volonté du monde et toute ma franchise, je ne peux pas.

Hop, j'esquive les femmes qui surveillent et je passe un certain temps, pour ne pas dire un temps certain(!) dans la Rawda. Qu'Allah accepte mes invocations et mes prières! amine

A ceux qui me lisent, c'est impossible de décrire ce qu'on y ressent. On s'y sent bien, trop bien même et je vous souhaite de gouter à cet instant. L'islam est la religion du vrai, de la paix et de l'amour. Lorsqu'on repart sur ses traces, on a cette certitude. On veut le crier au monde entier que notre religion est PAIX et AMOUR. Que l'islam n'est pas cette religion assoiffé de haine, de sang et de violence comme les détracteurs veulent bien le faire croire. Ceux qui entrent dans l'islam y trouvent une paix intérieure malgré les assauts et agressions de ceux qui ne supportent pas notre belle religion.

Ainsi, j'ai dû me résoudre à sortir et dehors, je retrouve un zawji à moitié endormi. Il est quand même presque minuit, on n'a toujours rien acheté et surtout on est très fatigué!!

Rentrés à l'hôtel, je retrouve mes copines que j'avais à peine vu la journée et on s'échange nos émotions.

Y'en à une qui me dit : "ce matin, ...." Je lui répond : c'était pas ce matin, mais hier"!! Elle me raisonne. "quoi, c'était bien ce matin!!! la journée à été si longue et si intense qu'on aurait cru avoir mis plusieurs jours dans cette journée soubhannAllah. La baraka du temps!!machaAllah.

On s'endort écroulées. Petit lever à 4h pour prier Fajr à la mosquée. La rawda est ouverte après le fajr pour les femmes, on y va. Il y avait beauousp plus de monde que la veille.

Ensuite, le départ était prévu pour 9h, fort heureusement le bus avait du retard. Ce qui nous a permis hamdouLlah de faire LES achats, de papoter avec les gens de Médine, et je confirme leur noblesse et leur gentillesse. Je parlais avec un commerçant venu du Yémen, et je lui expliquais comment je vivais l'islam en France. Il nous a proposé de venir à Médine. Ben moi, je suis tout à fait partante, c'est sûr!!!!!!!!!!

Quel privilège d'habiter cette ville! Toi sousou :) qui me lit, j'espère que tu sais à quel point tu as de "la chance"!!!

J'ai aussi croisé le sultan de Bahrein qui s'est assuré qu'on avait bien mangé (mais bon, on n'y étais pas retourné, au resto. On a d'ailleurs fait que grignoter vue notre emploi du temps super chargé...)

On a fait salat Dohr et le bus nous a ramené à l'aéroport de Djeddah.

Ouinnnnnnnnnnnnnnnn!!!! J'veux pas partir!!!!!!!Oubliez moi à Médine!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

Epilogue : nan, le groupe ne m'a pas oublié à Médine, je suis en direct d'un département français mais ma tête est restée la-bas, jusqu'à la prochaine fois INCHAALLAH.

Merci de m'avoir lu. Ainsi s'achève mon récit sur le voyage de ma vie. Bien sûr, je n'ai pas tout raconté car il y a des choses qui restent tout à fait secrètes, intimes et très chères.

Mais je ne manquerai pas d'écrire des anecdotes, des conseils, des reflexions sur ce qui demeure le plus beau voyage de ma vie.

A vous les studios!

Voilà un petit moment que je ne suis pas venue raconter. Mais je reste plongée dans mes souvenirs malgré le retour à la vie "lambda", si je peux dire ça comme ça. Ce matin, je regardais les photos que j'ai pris là-bas, quelle splendeur. Et là, je surfais sur un de mes forum préférés lorsque j'ai vu des photos (superbes) d'une soeur prises à Arafat : une grosse boule m'est remontée dans la gorge et les larmes sont apparues. Je ne sais pas comment décrire ce sentiment : on y était, avec ces millions de gens venus chercher la même chose, et on est tous reparti chez soi. Je suis salate el 3ichaa à Mecca sur Iqra, le nombre de personnes a considérablement diminué et c'est très nostalgique. C'est même triste.

Bon, c'était mon petit moment "reflexions". Je raconte un peu Médine. Quand je dis un peu, c'est peu dire parce que normalement, on devait rester au moins 3 jours et faute "d'autorisations administratives" ou que sais-je, on a dû retardé le départ et on y est resté QU'un jour (et demi grâce au retard du bus).

On est parti après la prière du 3icha et on a roulé toute la nuit. Je dis bien toute la nuit parce qu'une hajja m'a dit "c'est pas possible, c'est beaucoup moins long". Donc, la nuit, je n'ai rien vu du paysage, en plus je n'ai fait que dormir. J'aurai voulu contemplé les terres sur lesquelles le Prophète Mohammed (paix sur lui) à fait sa hijra, à fuit Mecca pour trouver des gens plus accueillants à Médine.

On est arrivé au petit matin, un peu avant la prière du Fajr. Tout s'annonçait bien avant qu'un autre bus voulant nous dépasser, casse le devant de notre bus en prenant la fuite. Le chauffeur, dans tous ses états s'arrête, constate les dégats et se lamente sachant que tous les frais se retrouvent à sa charge. Nous, on compatis bien sûr mais on aimerait bien avancer, retrouver notre hôtel et surtout aller prier dans la mosquée du prophète, d'autant plus qu'on ne reste qu'une journée. Après des parlementations et une rapide collecte d'argent, on redémarre et, tant bien que mal, on arrive (enfin) à trouver l'hôtel. Il est sûr qu'on trépignait dans le bus pour en sortir et filer à la mosquée. Dans le hall de l'hôtel, il y a l'adhane et malgré les réticences de l'organisateur, on est sorti à la recherche de la mosquée pour prier. Heureusement qu'elle n'était pas loin, environ à 5 minutes à pied, d'ailleurs, pour la trouver, c'est très simple : suivez la lumière.

Elle est magnifique, d'une blancheur immaculée, inspirant pureté et respect. On s'approche à pas de course, les gens entre par toutes les portes, silencieusement mais d'un pas furtif, de manière à ne pas être trop en retard. Le silence, ce calme est saisissant. J'étais avec ma copine, on n'a pas eu d'autre choix que de prier dehors à cause de notre retard. On rejoind un rang et on fait salat fajr. Il fait froid ; on n'avait pas l'habitude de cette fraicheur à Mecca. On prie et on repart aussitôt à l'hôtel pour récupérer nos bagages et s'installer dans nos chambres. On restera la même équipe de chambrée moins une.

Bien sûr, le temps d'installer les bagages, on repart : impensable de rester à lhôtel alors qu'on a si peu de temps à Médine. Mais dabord, on pense à manger et on va au restaurant de l'hôtel où un petit déjeuner est servi. On apprendra plus tard que c'était pour les gens du Bahrein, malgré le fait qu'on s'est renseigné auprès des serveurs. Pour la petite anecdote, on a rencontré le sultan (ou le chef je sais pas trop) du Bahrein qui avait payé le repas pour nous excuser d'avoir mangé à ses frais et compenser les frais ; il nous a ouvert ses bras, nous a dit qu'on était ses invités et nous a proposé de venir manger à tous les repas. Magnifique, j'ai été très touchée par son geste. C'était un buffet, alors qu'on n'était pas du tout préparé à rester, il nous invite à poser nos affaires : "Prenez du sucré, du salé, ce que vous voulez"... Quelle générosité et quelle politesse machaAllah!

Pour en revenir au petit matin, on a arpenté les rues aux alentours de la mosquée, ce ne sont que des commerces, des boutiques ou des marchands ambulants. On ne sait pas où donner de la tête surtout qu'on a très peu fait les magasins et que l'on doit rentré avec des souvenirs pour la famille et les amis. Mais arrive très vite l'heure de la prière de Dohr ; à la mosquée, les femmes ont une entrée pour elles et les hommes également. Il n'y a pas de mélange comme à Mecca. Aussi, les fouilles à l'intérieur de la mosquée pour éviter de faire entrer portable et appareil photo sont minutieuses. Impossible de rentrer avec, j'ai dû d'ailleurs aller à lhôtel reposer mon appareil photo même si je n'avais aucunement l'intention de faire des photos à l'intérieur.

Donc, je rentre, je découvre la mosquée du Prophète Mohammed saws. Elle est immense et très très belle. Vraiment très belle. Le plus beau va arriver en fin de journée et rien que de l'écrire, j'en ai vraiment les larmes aux yeux. Merci Allah. J'ai passé très peu de temps à Médine mais mes souvenirs sont superbes, des moments magnifiques, que je souhaite à tout le monde.

On s'installe, on fait des nafillas (prières surérogatoires) en attendant salat Dohr. Je suis tellement dans mon nuage que je me demande pourquoi l'imam ne récite pas. Ben oui, mince, salat Dohr se fait silencieusement.

Ici aussi, comme à Mecca, après chaque prière obligatoire, on fait une prière pour les personnes décédées. Quel beau lieu pour quitter la terre d'ici-bas.

Après salat Asr, on a tous rendez-vous devant l'hôtel pour faire des visites comme le mont Uhud, la mosquée de Quba dans laquelle on a fait salat Maghreb. Inutile de dire qu'on était pressé par le temps, la nuit est d'ailleurs très vite tombée.

On arrive la nuit dans une plaine deja peuplée de pèlerins, installés. Je me demande comment les organisateurs arrivent à se repérer, nous, on les suit. On arrive à un endroit où il y a suffisament de place pour que notre groupe puisse s'installer. Côté soeurs, on délimite chacune notre place avec notre sac de couchage. Mon mari m'a donné le sien vu que j'avais "perdu" le mien la veille. Je précise qu'on dort à la belle étoile et que les hommes sont vêtus de leur seul habit d'ihram, à savoir 2 pièces d'étoffes qui ressemble à du tissu éponge. Heureusement, ce soir-là, il ne faisait pas froid, du moins, à mon avis. Il n'a ya pas de matelas, sauf pour ceux qui les ont amenés. Certains se sont même équipés de petite tente, qui ne se vendait pas très cher un peu partout. Mais il faut avoir le courage de tout transporter!

Le sol est désertique, il y a donc des cailloux partout. On en profite pour ramasser des petits cailloux (pas plus gros qu'un pois chiche) pour préparer le rite du lendemain, jamarate. Qu'est-ce que j'appréhendais!

Une fois installées, les organisateurs nous "barricadent" d'une espèce de cloture, genre un parc en plastique tout autour de nous. On n'a pas trop compris, mais c'était sûrement de bonne volonté pour nous protéger des regards ou qu'on nous écrase la tête pendant qu'on dort. Sauf qu'autour de nous, il n'y avait que nous qui avait ce genre de "protection". Alors on voyait les gens qui passaient leur tête avec un regard amusé. Nous aussi, on était amusées, on a bien rigolé. Petite anecdote : je sais pas ce qu'on inspirait aux autres pèlerins, peut être de la sympathie car un groupe de pèlerins turcs faisait les vas-et-viens pou nous offrir des kilos de fruits, de légumes, de pain, gateaux, des couvertures, des oreillers. La scène était caucasse et nous avons passé une excellente fin de nuit, ou début de jour, je ne sais pas ce qu'il faut dire!

A savoir, pour les personnes âgées ou les femmes, les gens maladse ou faibles : il y a possibilité de quitter le campement dans la nuit pour aller se reposer plus confortablement dans les tentes à Mina. Donc, certains sont partis sous les coups de 2h du matin. Nous, nous sommes restés et nous avons dormi jusqu'au petit matin. Réveil : impression bizarre : on est où?

On découvre la plaine de Mouzdalifa à la lumière du jour, les rochers qui l'entoure. Certains sont montés tout en haut pour filmer ou prendre des photos. Beaucoup beaucoup de monde. Moi, je suis la dernière à me lever tout autour de moi les soeurs ont déja pliés bagage. Je me dépêche d'aller faire mes ablutions et prier fajr. D'ailleurs, derrière nous, il y avait un groupe de turcs qui priaient, avec haut parleur, et enchainait des dou3as.

Là, on doit se rendre à Mina et aller jeter les pierres (jamarates). D'abord, trouver un bus. On attend et certains décident de partir à pied. Nous, après une bonne demi-heure, si ce n'est plus d'attente, on grimpe dans un car qui nous amène à Mina, et on retrouve nos tentes. On retrouve aussi les personnes qu'on connait, et la dame qui dort en face de moi vient m'embrasser pour l'Aid. Ah oui! c'est le jour de fête! Mais on le perçoit complètement différemment ici. On l'oublierait presque. On est tellement concentrés sur les rites à faire. D'ailleurs cette dame m'annonce qu'elle a déja effectué la lapidation de la grande stèle. Comme je l'envie! Déja! J'ai en souvenir l'épisode qui a fait tellement de morts lors de la bousculade. Mais je tiens à le faire (on peut déléguer une personne de jeter les pierres à notre place).

Certains sont déja partis. Moi, j'attends que zawji m'appelle et j'en profite pour me reposer. Une fois qu'il m'appelle, j'y vais comme si je partais au front! Je demande à la dame qui a déja été de me dire "qu'Allah te facilite". Elle esquisse un large sourire.

Et bien, plus de peur que de mal!!!! On part en groupe, avec les organisateurs. On marche pas mal. Heureusement qu'on nous avait prévenu de prendre de l'eau. Grâce aux récents travaux, il n'y aucune bousculade, la densité des personnes se régule hyper bien aux abords de la grande stèles. Ce sera pareil pour les jours suivants où il faudra lapider les 3 stèles : grande, moyenne et petite.

Les jamarates demeurent un des instants les plus forts de mon hajj. Déja, lorsqu'on jette les pierres devant le mur et qu'on termine, c'est très émouvant. Mais ça ne dure pas longtemps!! On voudrait jeter plus de pierres pour prolonger cet instant! si si!! Une émotion nous envahit, les larmes aux yeux et une grande satisfaction. D'ailleurs, j'ai remarqué que chaque personne qui termine de jeter les pierres repart avec un large sourire. Et j'en faisais partie aussi.

Les jours d'après, on faisait les aller retour de nos tentes à Mina jusqu'aux jamarates ou de notre hôtel jusqu'aux jamarates et l'émotion de se trouver avec les millions de pélerins reste unique. Très très fort moment. Instant mémorable où je me suis mis (via le digicoran) les dou3as dans mes oreilles récitées par Sudais, en train de marcher avec tous ces hommes et ces femmes venus accomplir le 5e pilier de l'islam, c'est impossible de retenir ses larmes.

Voici un résumé très succint de Mina et Muzdalifa, vu par mes yeux et mon coeur. Je tiens toutefois à vous dire que ce que j'écris n'est que mon ressenti et concernant les rites, il faut bien tout vérifier.

J'ai pris des photos de ces étapes mais comme on y voit beaucoup de personnes, je ne peux pas les mettre sur le blog. Pour me rattraper, voici une vidéo qui illustre ce qui m'a tant marqué : lorsqu'on se dirige tous et toutes vers les stèles ; les rues sont remplis de monde à perte de vue, toutes les artères sont peuplées de pélerins : ceux qui viennent, ceux qui repartent, c'est hyper impressionnant et rien d'autre que la présence sur place (vidéo ou photos) n'est plus émouvant et impressionnant.

http://www.youtube.com/watch?v=wMiQ2IKiJ0s&feature=related

Ces derniers temps, je n'ai pas écris parce que ma soif de raconter à été quelque peu rassasiée par la visite des soeurs. Et quelle visite! magnifique! Après-midi très riche en émotions, j'avais du mal à les quitter, elles étaient d'une gentillesse et d'une politesse extra! Fière d'appartenir à cette communauté de femmes si bien dans leur peau alors qu'à l'extérieur on nous rabache que nous sommes soumises et illétrées, et j'en passe. S'ils savaient!!

On était une vingtaine, des marocaines, des françaises de souche, des tunisiennes, une libanaise, une syrienne autour d'un verre de thé, de café, d'eau de zam zam pour parler du hajj. On s'est régalée, dans tous les sens du terme!!

Bon, pour Sabrina(hihi) et pour les autres qui lisent sûrement en sous-marin, je continue!

Avant tout, voici un petit schéma qui explique très bien les différentes étapes du hajj.

source : Wikimedia Commons

Mon premier tawaf a été agité, j'ai eu du mal à me concentrer au début car il faut éviter de se faire mal, éviter les "obstacles", les bousculades. Mais au fur et à mesure des tours, on arrive à se concentrer et à apprécier. Pour mon premier sa3i, (Safa et Marwa)idem, beaucoup de monde, on a terminé vers 2h du matin, je ne m'étais pas du tout rendu compte de l'heure, je pensais qu'il était beaucoup plus tôt dans la soirée.

On est rentré vers 3h30 du matin, on s'est endormi dans le bus. A l'hôtel, on s'est coupé une mèche de cheveux pour sortir de l'ihram vu qu'on avait fait Omra (formule Tamatu3) 1, 2 et 3 sur le schéma

4 sur le schéma : Mina = c'est un village de tentes ; situé à environ 5km de la Mecque (notion importante à savoir vue qu'on va pas mal marcher et faire les aller retour). En théorie, chaque pays dispose d'une ou plusieurs tentes. Nous, on était en face des Anglais. Qu'est-ce qu'ils bougeaient! On les enviaient presque. J'avoue que plusieurs fois, on a glissé nos yeux dans leur tente pour les voir prier ensemble, faire qyam Lil, des dourouss toute la journée ou, comme le jour de l'Aid où ils avaient décoré leur tente et il y avait une ambiance très festive. Nous, on étaient "livrés" à nous-même, chacune priait dans son coin, ou lisait le Coran, ou on discutait.

Comme je l'ai déja dis, le confort était sommaire mais c'était l'endroit où j'ai passé peut être mes meilleures nuits. J'ai un très bon souvenir de Mina où je me sentais hyper bien. Je rappelle qu'on s'est remis en état d'Ihram. On a obligation d'y passer 3 nuits, la 4e est sunna et on l'a faite vue que rien ne nous empêchait pour partir.

5 sur le schéma : Le lendemain, on doit partir pour Arafa, c'est obligatoire pour valider le hajj. Certains y vont à pied, d'autres, comme moi, forcée d'attendre le bus. C'est la cohue, l'énervement mais il faut se rappeler qu'on ne doit pas participer aux disputes et qu'il faut au maximum se taire pour éviter d'entrer dans les polémiques de certains nerveux. Bref, on arrive, après moults péripéties, sur le lieu.

Petite anecdote tiens! Donc, sous un soleil de plomb, le bus nous dépose à un endroit, c'est apparemment pas le bon. Donc, on marche avec nos sacs de randonnée. On attend, on remarche, etc...Pendant qu'on marchait, un monsieur inconnu, dans sa bonté m'a mis une bouteille d'eau bien fraiche dans la main. Il y a "proposer" et il y a "offrir". Ce geste m'a touché, voilà pourquoi je vous le raconte.

Aussi, à titre préventif pour ceux qui se préparent à aller au hajj, je tiens à dire que j'ai été victime d'un peu d'ignorance et que je pensais qu'on DEVAIT aller sur le mont Rahma pour "valider" cette journée. Mais c'est faux. Tant qu'on est dans la limite territoriale, c'est bon. Moi, j'étais obnubilée par le fait de monter la-bas et j'ai été un peu déçue. C'est peut être le seul regret de mon hajj mais ayant appris (il y a qques jours seulement) que c'est pas fréquent d'y aller, ça m'a rassuré. On est resté dans un espèce de campement où on nous a offert à manger, et pour certains des livres. On a invoqué Allah de toutes nos forces, j'ai pensé à énormément de personnes dans mes invocations, en commençant par ma famille bien sûr mais aussi mes connaissances et d'une manière globale à la communauté musulmane, et ces peuples qui souffrent, de guerre, de faim, d'injustice, etc....

Certaines de mes compagnes de routes avaient carrément fait des fiches avec les noms pour ne rien oublier. Une autre avait même mis les personnes dans des rubriques "demande d'enfants" , "demande de bonne santé", etc...

Une soeur de mon groupe était à côté de moi, elle est rentrée dans un sacré "khoujou3", elle faisait des invocations magnifiques. Elle, elle était à ma droite.

A ma gauche, un homme est arrivé et ensuite il faisait des invocations à haute voix et des gens se tenaient derrière lui en disant "amine", un peu comme l'imam à la mosquée pour cloturer l'assemblée. A certains moments, je me "branchais" avec eux et restais concentrée sur ces invocations. Une qui m'a surprise, voire touchée, c'est qu'il invoquait pour les voisins. C'est vrai qu'en Islam les voisins ont une place importante, dans le respect et le bon comportement à avoir envers eux mais jusque là, je n'avais jamais entendu quiconque faire des dou3as pour eux.

La journée est arrivée lentement à sa fin, il a fait sombre dehors, l'heure du maghrib. On doit quitter Arafat mais comme on est tributaire des bus, on attend. Et comme je sais que lorsqu'il s'agit d'attendre, on ATTEND, j'ai proposé à zawji de monter dans les monts (et oui, quand j'ai quelque chose en tête, dur dur de m'en séparer) ; après avoir insister très lourdement, on y va. On a une vue superbe de là-haut et j'imagine à quel point, la journée, ça devait être impressionnant de se retrouver là, cherchant la miséricorde et le pardon d'Allah.

Surtout, à noter les évenements qui s'y sont déroulés, comme le prophète Mohammed (psl) qui y a prononcé son serment d'adieu. Ou chassés du Paradis, Adam et Hawa s'y sont retrouvés.

En rentrant au campement, on a vu que notre groupe, peut être lassé de se tenir debout à attendre,  avait décidé de s'installer, on a rapporté des matelas pour les femmes, on nous a rapporté des grosses assiettes de riz et poulet et on a mangé ensemble. Après avoir mangé, une énorme fatigue m'a submergé, or, tous les matelas étaient attribués et comme j'étais arrivée la dernière, je n'en avais pas. Il y en avais un de libre, je me suis allongée écroulée de fatigue ; je ne sais pas combien de temps j'ai dormi mais on est venue me réveiller pour prendre le bus et se rendre à Mouzdalifa (Etape 6 sur le schéma) J'ai balbutié des excuses à la personne à qui "appartenait" le matelas mais elle m'a rassuré très vite.

On est monté dans le bus direction Mouzdalifa. Mémorable. La suite inchaAllah très vite.

J'espère de ton mon coeur que ma journée à Arafa s'est bien passé et qu'elle soit agrée par Allah, de même que mes invocations. Et à tous les musulmans.

Je voulais parler ici de l'eau de zamzam. Petit article ici http://www.muslimfr.com/modules.php?name=News&file=article&sid=314 qui résume l'essentiel à savoir.

Avant d'aller à Mecca, lorsqu'on annonce aux personnes qu'on part, c'est : "Ne nous oublie pas dans tes invocations" et "Ramène nous de l'eau de zam zam". D'ailleurs, à l'aéroport à Paris, c'est assez marrant de voir les bidons de 10 litres emballés dans un plastique (obligé) alignés les uns contre les autres.

Ne cherchez pas! L'eau là est un miracle d'Allah. Si on observe la quantité de gens qui s'abreuvent de cette eau, source inépuisable, et ce depuis des décennies, on reste perplexe parce que chacun en boit, des litres, et en ramène des litres pour leur proche, aux 4 coins de la planète. Et quelle eau!

Avant de partir, j'avais un problème de peau à la main droite. J'ai consulté 2 médecins traitants et un dermatologue : verdict : soit psoriasis, soit eczéma soit simple allergie. Pif paf plouf, un traitement à chaque fois sur cette main hyper desséchée, tellement que ça me faisait des gerçures et saignait. Résultat : toujours pareil, pas d'amélioration, et avec une crème, ça a même été l'effet inverse, ça a empiré.

Donc, j'arrive à Mecca, une soeur remarque ma main et me dit : "T'as de l'eczéma?" Oui, peut être...

Sur les conseils de zawji, je me soigne à l'eau de zam zam, à savoir verser de l'eau dessus et faire des invocations. Des fois, à la mosquée, lorsqu'il y a de l'eau de renversé par terre (ça arrive beaucoup), ben, j'en profitais pour y appliquer ma main... J'observe alors au fil des jours ma main qui se "renouvelle", qui se fait une nouvelle peau. Le dernier jour, je montre ma main à la soeur qui m'avait posé la question en lui disant "Regarde ma main avec l'eau de zam zam" ; elle avait sacrément changé. Sérieux, je me suis dis que, oui, l'eau de zamzam a joué un rôle mais le fait de n'être plus au froid comme en France et de n'avoir pas fait le ménage (donc touché aux produits) a arrangé les choses. Et bien non. Ca va faire 2 semaines que je suis rentrée, ma main est nettement mieux que lorsqu'elle l'était avant de partir. HamdouLlah et Gloire à Dieu.

Je précise qu'apparement, l'eau de zam zam n'est pas commercialisable, même si j'ai vu qu'elle se vendait sur le net. Alors je sais pas. A Mecca, je salue vraiment les efforts de ceux qui remplissent et re remplissent les gros bidons réfrigérés à l'intérieur de la mosquée.

Et aussi ceux (je ne sais pas exactement qui? Le gouvernement saoudien??) qui nous offrent des petits paquets de provisions sur la route :

Comme on fait pas mal de route (par exemple, etre Djeddah et Mecca ou Mecca et Medinah, ou à Arafah) il y a des arrêts et on nous "réapprovisionne". Sur la photo, c'était notre premier colis repas à Djeddah dans le bus. Il y avait une petite bouteille d'eau de zam zam.

Aujourd'hui, j'ai envie de vous mettre en garde sur l'état physique dans lequel vous devez entreprendre le hajj. Avec toutes les personnes que j'ai pu rencontrer qui ont déja été au hajj, personne ne m'a dit clairement à quel point cela pouvait être éprouvant physiquement. Ah si! des messages subliminaux comme : "il faut y aller jeune plutôt qu'un peu plus âgé parce que c'est dur", etc...

Dans les conseils reçus, 90% des personnes interrogées répondent qu'il faut s'armer de patience. Moi, je vous dis tout de suite : c'est de l'endurance qu'il faut s'armer, de la résistance, et de la persévérance à patienter :)

Et quand à mon retour, je demande pourquoi on ne m'a pas prévenu que c'était à ce point fatigant, on me répond que c'est pour ne pas décourager quiconque. Et lorsque je lis qu'une soeur raconte ses galères au hajj, on lui demande de se taire sur ses mésaventures si elle veut que son hajj soit accepté. Mais sachez bien une chose : si on vous racontait les pires galères, rien n'empêcherait une personne de répondre à l'appel de Son seigneur vers la terre sainte. Labaik Allahouma Labaik!

Rien n'est trop beau que d'effectuer ce voyage, quand bien même il y aurait des tonnes de difficultés ; d'ailleurs, combien ont subi des mésaventures et y sont malgré tout retournés? Ne cherchez pas! Une fois qu'on entre dans la mosquée à Mecca, ça nous rentre dans le coeur et sous la peau et ça ne partira jamais. C'est encré en nous, on n'a qu'une envie, c'est d'y retourner. On est tous unanimes là-dessus. Déja, rien que le fait de quitter Mecca pour Mina, j'en étais triste. Prier avec la Kaaba devant soi suffit pour être heureux.

Ainsi, le meilleur moyen d'en profiter, c'est de s'y préparer physiquement et moralement ; c'est de cela que je voudrai vous parler aujourd'hui, avant de retourner à ma popotte.

Alors, un mois avant, faites une bonne cure de magnésium ou autre mixture prescrit par votre médecin ou votre grand-mère qui connait les aliments à ingérer pour préparer son corps à un effort sur une longue durée. Sachez qu'on dort très peu : hé oui, on veut profiter un max de tout alors on sacrifie notre temps de sommeil. Ayez toujours avec vous des barres de céréales de sportifs.

Pendant un tawaf, je commençais à voir double tellement j'étais fatiguée. En fait, c'était notre dernier tawaf, le tawaf d'adieu et pour éviter "la foule" car à ce moment du calendrier, le taux de pèlerins présent à Mecca est à son maximum Allah A3lam, on a décidé de venir "en pleine nuit" croyant que les autres allaient dormir et nous laisser un peu d'espace pour le dernier rite du hajj. Et bien là, je rigole car je n'ai jamais vu autant de monde à 3h du matin! Bref, j'étais KO, je faisais tawaf, et, pour me réveiller, j'ai fouillé dans mon sac à dos pour voir ce qui pourrait me sortir de ma léthargie, et je tombe sur un bonbon à l'eucalyptus, qui, avec son petit taux de sucre rapide, à réussi à me rebooster pour terminer le tawaf.

Donc, ayez toujours sur vous un truc sucré ; ça pourrait vous servir à vous, ou alors aux autres pèlerins qui pourraient avoir des malaises autour de vous.

-Avoir de bonnes chaussures car on marche beaucoup énormément. Que ça soit à Mecca mais aussi et surtout à Mina et pour Mouzdalifa. Des chaussures qui s'accrochent fermement à vos pieds pour éviter de les perdre. Petite anecdote : dans notre chambre d'hôtel, on était 3 à avoir les mêmes baskets ; hé oui, on a tous été faire nos achats de dernière minute à Décathl... et on a tous craqués sur cette magnifique paire de basket de marche à 6 euros.

Pareil pour les sacs de couchage, à Mina, on avait tous et toutes le même, ce qui fait que si on ne marque pas son nom dessus, il va vous arriver ce qu'il m'est arrivé : confusion dans les sacs de couchage ce qui fait qu'on se retrouve sans ; très pratique à Muzdalifa quand on dort à la belle étoile.

Sur ces petits conseils, sachez qu'une fois rentré dans votre pays d'origine ou de provenance, vous aurez tout le loisirs de récuperer et de dormir. Donc, donnez vous à vous lorsque vous êtes à Mecca, ou à Médina, ou à Mina....parce que ce sont des jours très très très précieux.

Je terminerai enfin par vous demander de vous interroger pourquoi Allah nous a demandé de faire le hajj UNE FOIS dans sa vie ; et pas 5 fois par jour comme la prière ou une fois par an comme le jeune du mois de Ramadan? Et en plus, lorsqu'Il nous demande de le faire, c'est sous condition que l'on ai les moyens physiques et financiers. Parmi les éléments de réponses, car je pense qu'il y en a considérablement machaAllah, c'est parce que c'est assez éprouvant et tellement fort.

Qu'Allah accepte mon pèlerinage ainsi qu'à tous les pèlerins. Amine

Désolée pour le récit au compte-goutte, mais il me faut du temps, et de l'inspiration pour coucher les mots.

Je n'ai toujours vu personne ; je racontais hier ma fabuleuse journée de vendredi, le premier vendredi à Mecca; le seul d'ailleurs vu que le vendredi suivant, je l'ai passé à Mina (si mes souvenirs sont bons). Il serait aussi bon d'ajouter que malgré le fait que j'ai tenu un petit journal, j'arrive quand même à m'embrouiller les pinceaux concernant la chronologie de ce qu'on a fait et ce qu'on a vu. Ce que je me souviens tout de même, c'est qu'en soirée, on s'est rendu dans un "restaurant" pakistanais ; des grands tapis étaient par terre et on s'y installe pour manger. Pour vous donner une idée, un grand tapis peut faire 3 tables. Je m'y installe, éreintée de fatigue et j'attends que monsieur passe commande (comptez 30 minutes d'attente environ). 2 monsieurs s'installent à proximité, posent leurs affaires et vont passer commande. Petit détail qui tue, ils déposent un gros sac plastique rempli de fruits, wawwhh, ya des bananes, j'en veux!!

La commande arrive, on mange riz et poulet pour ne pas se dépayser, et je vois le monsieur lorgner sur mon sac à moi, un sac à dos bien pratique offert par notre agence de voyage avec leur logo et l'adresse. Il veut savoir d'où on vient : de France. Là commence une petite discussion bien sympa en anglais. Eux, sont pakistanais. Ni une, ni deux, ils nous invitent au Pakistan, nous demande papier et crayon pour écrire l'adresse. Je reste touchée par cet élan de fraternité. Ensuite, il nous propose des fruits, j'accepte volontiers une banane. Ses mots me vont droit au coeur, limpides de sincérité, surtout lorsqu'il explique à mon mari qui refuse son fruit que je suis sa soeur et qu'il (mon mari) est son frère.

J'ai oublié de dire que dans sa commande, mon mari a oublié les boissons et quand je lui demande de se lever pour aller chercher de l'eau, il a la flemme surtout que leur système de restauration est qu'il faille aller prendre un ticket et ensuite se faire servir, vue le monde. Et v'la ti pas que monsieur le pakistanais, qui avait 3 bouteille d'eau, m'en propose une, contre toute attente. C'est bon, je commence à chialer comme une gourde, j'arrive pas à contrôler ces larmes qui coulent et qui me font honte. Je suis absolument touchée par sa bonté, comment lui rendre? D'abord, je lui demande si je peux le prendre en photo ; il accepte volontiers, chausse ses lunettes et souris. Clac, dans la boite. Et je tiens absolument à lui donner quelque chose (en retour), j'avais acheté juste avant une sebha (chapelet) que je trouvais canon, et je lui offre. Avant de partir, il nous dit qu'il va nous envoyé le visa et que "you must come"...à Karachi.

Cette rencontre cloturera pour moi cette superbe journée.

Mais je dois dire que j'en ai fait bien d'autres des belles rencontres, en commençant par les filles de mon groupe. Je ne connaissais personne avant de partir, j'appréhendais beaucoup les personnes qui cohabiterai avec moi à l'hôtel, j'avais prévu le stock de boules quiès...et bien hamdouLlah, Allah m'a donné une bonne compagnie, et c'est très important pendant le hajj. Les organisateurs avaient eu la très très bonne idée de nous mettre par même tranche d'âge dans les chambres, ce qui fait qu'on s'est tout de suite très bien entendues ; à aucun moment il n'y a eu l'ombre d'un problème, les maitres mots étaient partage, solidarité et respect mutuel. Si , par mektoub, des soeurs m'ayant cotoyés à Mecca lisent ce blog, elles pourront l'affirmer par elle-même (dans les commentaires!!)

Mais j'ai une amitié particulière pour les 2 soeurs qui se sont trouvées avec moi dans l'attente interminable d'un bus nous ramenant à Mecca (alors que tout le monde était déja partis), Y. la toulousaine et N. la parisienne. Nous avons passés ensemble des moments forts en émotions assortis d'une solidarité sans faille entre nous. Merci Allah.

Toujours dans le registre des rencontres, il y a des personnes qu'on ne cotoient que quelques minutes, voires quelques heures mais qui resteront longtemps gravées en notre mémoire ; je pense alors à 2 indiennes et une bangladeshoise (ça se dit) qui priaient à côté de moi dans le mesgid elharam, une soudanaise, une algérienne pendant le tawaf et enfin, le prince du Bahrain qui nous a pris, mon mari et moi, comme invités à Médine et nous a invités à venir manger à tous les repas ; j'ai pu ainsi cotoyer des femmes du Bahrein et discuter un peu avec elles ; bizarement, j'étais incroyablement à l'aise avec elle.

C'est ce qui est beau en Islam, c'est que malgré les frontières, malgré les coutumes, malgré la langue, malgré notre âge ou notre rang social, on se retrouve tous et toutes à un moment donné, à un même endroit pour effectuer les mêmes gestes dans le seul but de nous rapprocher d'Allah et d'obtenir Son agrément.

Maintenant, à l'heure qu'il est, chacun à peut être repris le chemin de sa maison, avec ses petites habitudes, mais jamais les moments partagés ensemble ne s'effaceront.

Je terminerai en disant que les au-revoir d'avec les personnes rencontrées, comme par exemple, les indiennes, étaient hyper émouvant. C'est genre, elles te serrent contre elles, étreinte très fort digne d'une maman à sa fille. Y'a pas d'hypocrisie, tout est véracité.

Je termine vraiment, là, en racontant un au-revoir à l'aéroport avec une maman avec qui on s'entendait bien. Elle me serre dans ses bras et me dit "inchaAllah, on se rencontrera au jennah" Amine ya Rabb!!

Elle m'a encore réussi à me faire couler les larmes ;

Voilà! c'est fait hamdouLlah. Le rêve tant espéré depuis des années s'est concrétisé. On a du mal à réaliser. Oui, on y était! C'est magnifique...peut être surréel mais apparemment ça s'est fait, vu que j'ai des images et des anecdotes pleins la tête. D'ailleurs, j'en ai tellement et ici, ça fait 2 jours que je n'ai vu personne, donc que j'ai rien raconté, rien expliqué, rien décrit à personne. Les mots et les émotions veulent s'extérioriser mais là encore, personne à qui parler ; Alors, c'est ici qu'intervient mon blog : JE RACONTE!!!!!!!weeeehhhhhhhh

Tout s'est passé hyper vite. 2 semaines, c'est paradoxal, c'est rapide mais on croyait être resté plus de 2 mois. Au bout d'une semaine, on pensait que ça faisait un mois qu'on était à Mecca. Je pense que ça nous faisait cette impression parce qu'on ne dormait que très peu. Au bout d'une semaine, la plus longue nuit que j'ai pu faire était de 4 heures d'affilées. Toujours dans les nuits, une de mes nuits les plus reposantes était à Mina, dans les tentes, alors que le confort était limite et qu'on était serrées les unes contre les autres.

Là, je me questionne : je commence par quoi? Il y a tellement de choses à dire. En résumé, j'ai trop aimé, trop kiffé pour bien parlé. Le lieu où on se sent super bien, c'est incontestablement dans la mosquée abritant la Kaaba, mesjid elHaram. Juste imaginez la scène : tu pries, tu as les yeux ouverts et tu as la Kaaba devant toi, superbe dans son habit noir aux lettres dorées. On ne cesse de prier quand on est dans ces conditions. Une de mes plus belles journées est lorsque j'ai passé toute la journée, du fajr au Icha dans la mosquée, la quittant pour aller me chercher un p'tit déj et pour renouveller mes ablutions. Ma voisine de droite est une indienne et que celle de gauche vient du Bangladesh ; heureusement que je speak english a little, assez pour mener une conversation et découvrir de nouveaux horizons.

L'anglais et l'arabe est très important à avoir lorsqu'on se rend à Mecca. Même si les miens sont approximatifs, on arrive tout de même à se faire comprendre ; pour ceux et celles qui envisagent d'aller au hajj, dès maintenant je vous conseillerai de vous mettre à étudier ces 2 langues. (à choisir, plus l'arabe que l'anglais)

Il y avait un monde hallucinant!soubhannAllah. A aucun endroit il n'y avait du vide, tout était comblé. Alors, le jour de vendredi, yawm joumou3ah, il faut se rendre très tôt à la mosquée pour être sur d'avoir une place à l'intérieur. On est arrivé vers 10h ou 11h du matin, c'était blindé, des centaines de mètres dans la rue déja. On a quand même tenté de rentrer, moi, j'étais très sceptique de trouver une place mais zawji voulait quand même qu'on tente. Il y avait du monde partout, le moindre centimètre était occupé, comment faire???

On est monté à l'étage, tout complet ; on est monté à la terrasse, on s'est frayé un passage. Avec un peu de culot (il en faut, mais tout en restant correct), on est arrivé jusqu'à la balustrade. Vue magnifique de la Kaaba, c'est époustouflant, les mots me manquent pour décrire ce qu'on ressent. Là, je sais pas si je faisai pite ou quoi, mais un vieux monsieur me laisse sa place pour observer la Kaaba, je lui en suis énormément reconnaissante, et je m'installe et j'observe le magnifique tableau. Même si on a déja vu la Kaaba et les pèlerins à la télé, en photo, sur le net, etc... ça ne vaudra jamais, au grand jamais, ce qu'on ressent lorsqu'on est présent dans les lieus, et ce que l'on voit avec nos yeux. Je ne peux m'empêcher de sortir mon appareil photo pour capturer ces instants qui resteront à jamais graver dans ma mémoire.

On ne cesse d'invoquer Allah, merci Allah de m'avoir permis d'être présente à cet endroit sacré. C'est tout simplement merveilleux. Je lis le Coran, je lis des invocations, puis vient l'heure de la Khotba. Le vieux monsieur m'a trouvé une place derrière lui, je suis vraiment à l'aise, trop heureuse. Une fois la khotba terminée, on prie. Ensuite zawji me dit qu'il va faire un tawaf ; l'ayant fait hier et l'ayant trouvé très fatigant, surtout avec la foule, je n'ai pas trop voulu l'accompagner et  je lui propose de se donner rendez-vous à tel endroit à telle heure. (j'avais dans ma ptite tête idée de faire les boutiques en l'attendant...) Heureusement qu'il a insisté pour que je vienne avec lui, j'ai vécu des moments indescriptibles par la suite. Donc, on redescend, et on commence le tawaf, tout en essayant, au fur et à mesure de s'approcher de la Kaaba.

C'est ce qu'on fait, et soubhannAllah, je vois la Kaaba d'un autre oeil, j'ai vraiment l'impression qu'elle n'est pas pareil de loin comme de près. Je visualise beaucoup mieux le tissu noir qui l'enveloppe et j'arrive à voir les moindres détails. Je pense une fraction de seconde à sortir mon appareil photo, mais heureusement, je me raisonne. J'en reviens pas, j'arrive à toucher un des murs, le côté yéménite, on avance et on pénètre dans le hijr Ibrahim. Je fonds en larmes, quel bonheur de se trouver là. Un monsieur m'encourage à multiplier les invocations, ce que je fais. C'est merveilleux comme sensation. Bien sûr, je le souhaite à tout le monde.

On s'en va quand même pour laisser place à d'autres. Du côté de la pierre noire, autant dire que nous ne nous sommes pas attardés, trop de bousculades, c'était beaucoup trop dangereux de tenter d'y accéder et j'ai vraiment eu peur pour ma vie;

Je ne remercierai jamais Allah de m'avoir permis de vivre ces moments là, merveilleux, à jamais gravés en moi. Et je remercierai jamais assez zawji de m'avoir aidé et d'être là, comme garde du corps pour éviter qu'on me bouscule.

La journée ne s'est pas encore achevée, il n'est que 15 ou 16h à Mecca, mais là, je dois stopper mon récit car j'ai du monde pour monsieur qui viennent ce soir et RIEN n'est prêt!!!!

Voilà, on y est presque soubhannAllah; reste plus qu'un dodo et on prend le départ.

Juste pour vous dire mon unique pensée à ce stade :

J'ai envie d'y retourner même si je n'y suis pas encore allée!

Mes zenfants me manquent déja alors qu'ils sont avec moi encore (d'ailleurs je viens d'en virer un pour pouvoir écrire...)

Très philosophique mais je le pense vraiment!

Les jours d'attente diminuent à une allure folle. Qu'ai-je oublié? Qu'est-ce que je dois encore faire, encore savoir, encore me faire pardonner avant le grand voyage? Des dettes quelque part, une parole mal interprétée et qui a engendré un malaise dont je ne me suis pas aperçue? Je passe en revue mes derniers actes, appelle mes amies proches pour leur dire au-revoir. Des demandes de dou3as qu'il ne faut pas que j'oublie dans mon carnet! ben oui, j'ai entamé un petit carnet qui ne fait pas doublon à ce blog ; d'ailleurs parlons-en, de ce blog!

J'ai hésité à raconter ma life ici, mais partons du fait que je veuille juste partager mes conseils et reflexions à ceux et celles qui souhaiteraient aller au hajj inchaAllah et cela pourrait peut-être, modestement, les aider à préparer ce hajj. J'ai moi-même pas mal cherché sur le net la moindre info pour récolter le maximum de bonnes idées pour préparer au mieux ce superbe voyage. J'en ferai une synthèse ici inchaAllah pour mes petits lecteurs(trices) même si je n'ai aucun commentaire, c'est absolument rien, c'est le partage qui prime.